Le Printemps des Poètes a soufflé un vent d’émerveillement sur Luc-sur-Mer, tissant un lien rare entre la jeunesse et la mémoire. Dans la classe des Albatros, les élèves, porteurs d’innocence et d’élan, ont franchi le seuil de la maison de retraite, là où le temps s’écoule différemment, pour offrir et recevoir la poésie comme un bouquet de printemps.
Par petits groupes, ils ont choisi parmi sept poèmes, signés de plumes illustres telles que Desnos ou Carême, et les ont réinventés, guidés par la bienveillance et la sagesse des résidents. Les mots anciens se sont parés de couleurs nouvelles, reflets d’une double inspiration. Cette alchimie créative a permis aux enfants de s’approprier la poésie, tout en puisant dans la mémoire vive de leurs aînés, comme on puise l’eau claire à la source.
Puis, devant un public attentif, la parole s’est faite musique : enfants et résidents ont lu à voix haute ces poèmes recomposés, faisant vibrer la salle d’un écho partagé. Les frontières du temps se sont effacées, laissant place à la complicité, à la tendresse, à la joie simple d’être ensemble autour des mots.
En point d’orgue, les jeunes poètes ont offert un spectacle vibrant, récitant de mémoire les vers qui avaient fleuri en classe. L’émotion, palpable, a traversé l’assemblée comme un souffle chaud. Ce moment d’échange, où la fraîcheur de l’enfance rencontre la profondeur de l’expérience, a prouvé que la poésie, telle une rivière souterraine, relie les cœurs au-delà des générations. À Luc-sur-Mer, ce printemps-là, la poésie fut une promesse de lumière et d’humanité retrouvée.